Décret
n° 2-15-45 du 24 rejeb 1436 (13 mai 2015) pris pour l’application de la loi n°
86-12 relative aux contrats de partenariat public-privé.
Chapitre
I: Dispositions générales
Article 1
En
application des articles 2, 4, 5, 8, 9 et 11 de la loi n° 86-12 susvisée, le
présent décret fixe:
- les conditions et les modalités de l’évaluation préalable des projets de
contrats de partenariat public-privé et de sa validation;
- les modalités et les conditions d’application des modes de passation des
contrats de partenariat public-privé et celles afférentes à la
pré-qualification des candidats;
- les modalités de détermination de la prime prévue au titre du dialogue
compétitif;
- les mesures prises pour la préférence en faveur de l’entreprise nationale et
le taux d’utilisation d’intrants d’origine nationale;
- les modalités et les conditions de dépôts d’un projet d’idées innovantes, les
conditions de recours à la procédure négociée, les conditions d’octroi de la
prime forfaitaire ainsi que le délai maximum pour répondre au porteur d’idée
concerné au titre de l’offre spontanée;
- le modèle d’extrait du contrat de partenariat public- privé.
Article 2
Au
sens du présent décret, on entend par "Autorité compétente
concernée", le ministre ou le directeur général ou le directeur de
l’établissement public ou de l’entreprise publique ou son représentant,
agissant au nom de la personne publique telle que définie dans l’article
premier de la loi n° 86-12 susvisée.
Chapitre
II : Conditions et modalités de l’évaluation préalable des projets de contrats
de partenariat public-privé et de sa validation
Article 3
En
application de l’article 2 de la loi n° 86-12 susvisée, les articles 4, 5, 6, 7
et 8 du présent décret fixent les conditions et les modalités de l’évaluation
préalable des projets de contrats de partenariat public-privé et de sa
validation.
Article 4
L’autorité compétente concernée réalise une évaluation
préalable avant le lancement de la procédure de passation du contrat de partenariat
public-privé. Cette évaluation préalable fait l’objet d’un rapport qui expose
une analyse comparative des autres formes de réalisation du projet, pour
justifier le recours aux contrats de partenariat public- privé. Ledit rapport
tient compte nécessairement des éléments ci-après:
- du contexte et des caractéristiques du projet et des besoins auxquels il
répond de la complexité du projet;
- du coût global prévisionnel du projet pendant la durée du contrat;
- de la soutenabilité budgétaire du projet, notamment ses conséquences sur la
capacité de financement de l’autorité compétente concernée, pendant toute la
durée du projet;
- des moyens dont dispose l’autorité compétente concernée pour assurer la
réalisation et le suivi du projet;
- du partage des risques y afférents, en décrivant les différents risques
encourus par l’autorité compétente concernée, le partenaire privé et les tiers
ainsi que leur répartition;
- du niveau de performance du service rendu et des objectifs et impacts
attendus;
- de la satisfaction des besoins des usagers;
- des exigences du développement durable;
- des montages financiers du projet et de ses modes de financement.
L’évaluation préalable peut également porter sur tout
autre élément nécessaire pour justifier le recours au contrat de partenariat
public-privé pour la réalisation du projet.
Le rapport de l’évaluation préalable est soumis à la décision du ministre
chargé des finances sur l’opportunité de réaliser le projet dans le cadre d’un
contrat de partenariat public-privé. Le ministre chargé des finances notifie sa
décision à l’autorité compétente concernée.
La décision du ministre chargé des finances intervient
dans un délai n’excédant pas deux (2) mois à compter de la date de réception de
l’évaluation préalable. Ce délai est porté à quatre (4) mois si l’analyse de
l’évaluation préalable présente une complexité particulière. L’autorité
compétente concernée en est informée.
Au vu de la décision favorable du ministre chargé des finances, l’autorité
compétente concernée peut lancer la procédure de passation du contrat de
partenariat public-privé selon la procédure du dialogue compétitif ou de
l’appel d’offres ou le cas échéant selon la procédure négociée.
Article 5
Il
est institué une commission interministérielle placée auprès du ministre chargé
des finances dénommée ci- après «Commission PPP », celle-ci donne son avis
motivé sur:
1. le rapport de l’évaluation préalable établi par l’autorité compétente
concernée pour s’assurer de l’opportunité de réaliser le projet sous la forme
d’un contrat de partenariat public-privé;
2. toutes propositions ou recommandations afférentes aux contrats de
partenariat public-privé, soumises à l’appréciation du ministre chargé des
finances;
3. toutes questions relatives aux contrats de partenariat public-privé émanant
de sa propre initiative ou soumise à son appréciation par le ministre chargé
des finances;
4. toutes propositions ou recommandations concernant l’amélioration du cadre
réglementaire afférent aux contrats de partenariat public privé, ainsi que les
guides méthodologiques et les documents types y afférents;
5. toutes décisions d’extension des mesures d’exclusion à l’encontre des
candidats concernés de participation aux procédures de passation des contrats
de partenariat public-privé lancés par l’Etat, les établissements publics de
l’Etat et les entreprises publiques.
Les avis rendus par la commission PPP sont consignés dans un procès-verbal de
réunion adressé au ministre chargé des finances.
Article 6
La
commission PPP comprend les membres suivants:
- quatre (4) représentants du ministère chargé des finances, dont le
président;
- un (1) représentant du ministère chargé de l’équipement, du transport et de
la logistique;
- un (1) représentant du ministère chargé de l’énergie, des mines, de l’eau et
de l’environnement;
- un (1) représentant du ministère chargé de l’agriculture et de la pêche
maritime;
- un (1) représentant du ministère chargé de l’industrie, du commerce, de
l’investissement et de l’économie numérique.
Les membres de la commission PPP sont nommés par arrêté du ministre chargé des
finances sur proposition des départements ministériels concernés.
Le président de la commission PPP convoque aux réunions de ladite commission un
représentant de l’autorité compétente concernée par le projet de partenariat
public-privé, pour présenter le rapport de l’évaluation préalable et apporter
tout complément d’informations, d’éclaircissements ou de précisions.
Il peut également faire appel à titre temporaire ou permanent, à tout expert
dont la participation lui paraît utile.
Article 7
La commission PPP est convoquée à la diligence de son
président, au plus tard un (1) mois après la transmission à ses membres de
l’ordre du jour de la réunion et des documents y afférents, incluant un délai
de quinze (15) jours au minimum pour permettre aux membres de ladite commission
d’étudier les documents afférents aux composantes de l’ordre du jour dans un
délai raisonnable.
La commission PPP ne peut valablement délibérer que si au moins cinq (5) de ses
membres permanents dont le président sont présents. Si le quorum n’est pas
atteint, la réunion est reportée pour une période de quarante-huit (48) heures
et se tient valablement quel que soit le nombre des membres présents.
La
commission PPP délibère à huis clos. Elle statue selon la règle de la majorité
des voix. En cas de partage égal des voix, celle du président est
prépondérante.
Le président et les membres permanents de la commission PPP ont une voix
délibérative.
Les personnes invitées dont l’avis est recueilli, conformément à l’article 6 du
présent décret, ont une voix consultative.
Les procès-verbaux des réunions de la commission PPP sont signés par son
président et ses membres permanents présents.
Article 8
La
commission PPP dispose d’un secrétariat permanent assuré par la direction
chargée des contrats de partenariat public-privé relevant du ministère chargé
des finances. A cet effet, ladite direction est chargée d’assister la
commission PPP dans:
- la réception des rapports de l’évaluation préalable;
- l’élaboration des synthèses des rapports de l’évaluation préalable adressées
à la commission PPP;
- l’organisation du calendrier des réunions de la Commission PPP;
- la rédaction des procès-verbaux des réunions de la commission PPP;
- la réponse à toutes demandes d’éclaircissement concernant les projets de
contrats de partenariat public- privé adressées par la commission PPP;
- la gestion du registre des contrats de partenariat public- privé, qui contient
la liste des contrats de partenariat public-privé et le cas échéant leurs
avenants signés, indiquant leur répartition par secteur et par type de personne
publique contractante, ainsi que les avis rendus par la commission PPP.
La direction chargée des contrats de partenariat public- privé peut recourir
aux services de bureaux de conseil et d’études juridiques, techniques et
financiers pour la réalisation de toutes prestations d’études destinées à
éclairer les travaux de ladite commission sur sa demande.
Chapitre
III: Modalités et conditions d’application des modes de passation des contrats
de partenariat public-privé et de pré qualification des candidats
Section
1: Dispositions communes
Article 9
En
application de l’article 4 de la loi n° 86-12 susvisée, les articles 10 à 33 du
présent décret fixent les modalités et les conditions d’application des modes
de passation des contrats de partenariat public-privé et celles afférentes à la
pré qualification des candidats.
Article 10
Apres réception de l’avis favorable, prévu par
l’article 4 du présent décret, l’autorité compétente concernée institue un
comité de pilotage pour le projet concerné de partenariat public-privé. Ce
comité est chargé de superviser le déroulement de la procédure de passation du contrat
de partenariat public-privé et d’aviser, le cas échéant, l’autorité compétente
concernée de toute irrégularité ou vice entachant ladite procédure.
Le
comité de pilotage est présidé par l’autorité compétente concernée et comprend
les membres suivants:
- trois (3) représentants relevant de l’autorité compétente concernée chargée
du projet;
- deux (2) représentants relevant du ministère chargé des finances.
L’autorité compétente concernée peut faire appel à titre temporaire ou
permanent, à tout conseiller ou expert dont le concours lui paraît utile.
Le comité de pilotage peut désigner un sous-comité ou des sous-comités pour la
réalisation des missions déterminées dans le cadre de la procédure de passation
du contrat de partenariat public- privé.
Par dérogation au présent article, l’autorité compétente concernée peut ne pas
instituer un comité de pilotage dans le cadre de la procédure négociée.
Article 11
L’avis
de publicité des procédures de passation du contrat de partenariat
public-privé, comprend nécessairement les mentions suivantes:
a) l’identité et les coordonnées de l’autorité compétente concernée;
b) l’objet du contrat de partenariat public-privé, détaillant les principales
caractéristiques des travaux, infrastructures ou services à réaliser dans le
cadre dudit contrat;
c) le lieu d’exécution du contrat de partenariat public- privé;
d) le mode de passation choisi;
e) la durée du contrat ou éventuellement l’indication d’une durée maximum et
d’une durée minimum;
f) le lieu avec précision de l’entité administrative concernée, les dates et
les horaires du retrait du dossier de consultation ou du règlement d’appel à la
concurrence, et le cas échéant, les modalités d’envoi par l’autorité compétente
concernée du dossier de consultation ou du règlement d’appel à la concurrence
aux candidats qui le demandent;
g) le lieu, le jour et l’heure fixés pour la tenue de l’ouverture des plis en
précisant que les candidats peuvent remettre directement leurs plis à
l’ouverture de la séance;
h) le montant de cautionnement provisoire lorsque ledit cautionnement est
exigé;
i) la date de la réunion ou de la visite des lieux que l’autorité compétente
envisage d’organiser, le cas échéant, à l’attention des candidats;
j) l’adresse électronique du site utilisé pour la publication de l’avis.
Exceptionnellement, l’autorité compétente concernée peut, à l’intérieur du
délai de publicité, introduire des modifications, sans changer l’objet de la
mission. Lorsque ces modifications nécessitent la publication d’un avis
rectificatif, celui-ci est publié conformément aux dispositions de l’article 12
ci-après.
Le règlement d’appel à la concurrence fixe la date limite à laquelle peuvent
intervenir des modifications sur l’avis de publicité.
Article 12
L’avis de publicité est publié sur le site
électronique de la personne publique concernée et dans au moins deux journaux à
diffusion nationale choisis par l’autorité compétente concernée, dont l’un est
en langue arabe et l’autre en langue étrangère. L’avis de publicité est publié
dans la langue de publication de chacun des journaux.
Nonobstant les dispositions de l’article 147 du décret
n° 2-12-349 du 8 joumada I 1434 (20 mars 2013) relatif aux marchés publics,
l’avis de publicité est publié également dans le portail des marchés
publics.
Il peut être parallèlement porté à la connaissance des
candidats éventuels et, le cas échéant, à des organismes professionnels, par
publication dans le «Bulletin officiel» des annonces légales, judiciaires et
administratives, par des publications spécialisées ou par tout autre moyen de
publicité, notamment par voie électronique.
Les
délais mentionnés dans l’avis de publicité sont d’au moins trente (30) jours
pour les procédures du dialogue compétitif et de l’appel d’offres après
présélection pour la présentation des candidatures, et d’au moins quarante (40)
jours pour la procédure de l’appel d’offres ouvert pour la présentation des
offres, à compter de la date de publication la plus tardive.
Lorsque les offres ne peuvent être déposées qu’à la suite d’une visite des
lieux d’exécution du contrat ou après consultation sur place de documents
complémentaires au dossier de consultation, les délais peuvent être prorogés en
conséquence, selon les modalités prévues dans le règlement d’appel à la concurrence.
Dans le cas où l’autorité compétente concernée décide de recourir à la
publicité préalable dans le cadre de la procédure négociée, le délai minimum
entre la date de la publication de l’avis de publicité conformément au présent
article et à l’article 11 ci-dessus et la date limite de réception des
candidatures est d’au moins dix (10) jours.
Article 13
I-
Le dossier de consultation comprend nécessairement les documents
suivants:
1. Le règlement d’appel à la concurrence qui décrit le déroulement de la
procédure de passation. Ce règlement mentionne:
- les conditions de présentation des offres;
- les modalités d’attribution du contrat, notamment les critères de choix des
offres et leur pondération;
- le délai de validité des offres;
- les délais dans lesquels doivent être présentées les éventuelles demandes de
renseignements et d’éclaircissements des candidats concernant l’avis de
publicité ou le dossier de consultation et/ou les documents y afférents ;
- les pièces justificatives prévues dans l’article 16 du présent décret.
Le règlement d’appel à la concurrence mentionne également le délai dans lequel
les candidats peuvent présenter des réclamations concernant la procédure de
passation à l’autorité compétente concernée.
Dans le cadre de l’appel d’offres avec présélection et du dialogue compétitif,
le règlement d’appel à la concurrence indique, outre les éléments
susmentionnés, les critères de présélection des candidatures, les délais
d’information des candidats éliminés par l’autorité compétente concernée du
rejet de leurs candidatures et les candidats admis pour la présentation de
leurs offres ainsi que les critères objectifs et non discriminatoires de choix
des offres.
En outre, dans le cadre du dialogue compétitif, un règlement de consultation
est joint au règlement d’appel à la concurrence. Ce règlement de consultation
décrit notamment le nombre de phases du dialogue, le calendrier et les
modalités d’organisation des séances de dialogue, la nature de sujets pouvant
être abordés au cours du dialogue, les conditions d’élimination des candidats
par étapes successives, les critères de choix des offres finales et leur
pondération et les conditions d’octroi de la prime.
2. Le cahier des charges ou, dans le cas d’une procédure de dialogue compétitif,
le programme fonctionnel, dans lequel l’autorité compétente concernée décrit de
manière précise l’ensemble des caractéristiques fonctionnelles et/ou techniques
du projet.
3. Le projet de contrat de partenariat public-privé qui précise les droits et
les obligations du partenaire privé et de l’autorité compétente
concernée.
En outre, dans le cas de la procédure de dialogue compétitif, ledit projet de
contrat indique notamment les conditions dans lesquelles les candidats peuvent
éventuellement proposer des modifications audit projet de contrat à condition
de les justifier et les clauses qui peuvent être modifiées et ceux qui doivent
demeurer intangibles tout au long de la procédure du dialogue compétitif.
II- Le dossier de consultation est remis gratuitement aux candidats, à
l’exception des plans et documents techniques dont la reproduction nécessite un
matériel technique spécifique. La rémunération relative à la remise de ces
plans et documents techniques est fixée par arrêté du ministre chargé des finances.
Exceptionnellement, l’autorité compétente concernée peut introduire des
modifications dans le dossier de consultation sans toutefois changer l’objet du
projet. Ces modifications sont communiquées simultanément à tous les candidats
ayant retiré ou ayant téléchargé ledit dossier.
Ces modifications doivent être introduites dans le dossier de consultation qui
est mis à la disposition des autres candidats.
L’autorité compétente concernée peut envisager de proroger le délai de dépôt
des candidatures si elle estime que lesdites modifications nécessitent un
report de ladite date de dépôt.
Article 14
Les candidats aux procédures de passation des contrats
de partenariat public-privé peuvent, de leur propre initiative, se présenter
seuls ou en groupements conjoints ou solidaires. Ils peuvent également se
présenter en société de droit privé, constituée dans le seul but de répondre à
l’avis de publicité.
L’autorité compétente concernée ne peut limiter la
participation aux procédures de passation des contrats de partenariat
public-privé qu’elle lance exclusivement aux groupements. Elle doit en revanche
exiger que le titulaire du contrat soit constitué en une société de droit
marocain.
Les documents du dossier de consultation ainsi que les offres présentées par le
groupement doivent être signés soit par l’ensemble des membres du groupement,
soit seulement par le mandataire des membres du groupement lors de la procédure
de passation du contrat.
Article 15
Ne
peuvent être admises à participer aux procédures de passation des contrats de
partenariat public- privé prévues dans le présent décret:
- les personnes en liquidation judiciaire ou en redressement judiciaire, sauf
autorisation spéciale délivrée par l’autorité judiciaire compétente;
- les personnes en situation irrégulière vis-à-vis de l’administration fiscale
qui n’ont pas souscrit leurs déclarations et réglé les sommes exigibles dûment
définitives ou, à défaut de règlement, constitué des garanties jugées
suffisantes par le comptable public chargé du recouvrement et ce conformément à
la législation en vigueur en matière de recouvrement des créances
publiques;
- les personnes en situation irrégulière vis-à-vis la Caisse nationale de
sécurité sociale ou avec un régime particulier de prévoyance sociale;
- les personnes ayant fait l’objet d’une décision d’exclusion temporaire ou
définitive prononcée dans les conditions fixées à l’article 24 du présent
décret;
- les personnes qui représentent plus d’un candidat dans une même procédure de
passation.
Les dispositions du présent article sont applicables aux personnes morales qui
se portent candidates seules ou qui sont membres d’un groupement
candidat.
Article 16
I- Chaque candidat est tenu de remettre à l’appui de
sa candidature les pièces suivantes:
1. Une déclaration sur l’honneur qui indique les mentions suivantes:
a) le nom, le prénom, la qualité et le domicile du candidat ainsi que les
numéros de téléphone, de fax et de l’adresse électronique, et s’il agit d’une
société, son nom, sa raison sociale, sa forme juridique, son capital social,
l’adresse de son siège social, ainsi que la qualité du candidat pour laquelle
il agit et les pouvoirs qui lui sont conférés;
b) le numéro d’inscription au registre de commerce, le numéro de la taxe
professionnelle, le numéro d’affiliation à la Caisse nationale de sécurité
sociale ou autre organisme de prévoyance sociale pour les candidats installés
au Maroc et le relevé d’identité bancaire;
c) l’attestation du candidat à couvrir, dans les limites et conditions fixées
dans les cahiers des charges, par une police d’assurance, les risques découlant
de son activité professionnelle;
d) l’attestation du candidat qu’il est en situation régulière avec la Caisse
nationale de sécurité sociale ou avec un régime particulier de prévoyance
sociale;
e) l’engagement qu’il est en situation régulière avec l’Administration
fiscale;
f) l’attestation qu’il n’est pas en liquidation judiciaire ou en redressement
judiciaire, et s’il est en redressement judiciaire, qu’il est autorisé par l’autorité
judiciaire compétente à poursuivre l’exercice de son activité;
g) l’engagement de ne pas recourir par lui-même ou par personne interposée à
des pratiques de fraude ou de corruption des personnes qui interviennent, à
quelque titre que ce soit, dans les différentes procédures de passation des
contrats de partenariat public-privé et de leur gestion et exécution;
h) l’engagement de ne pas faire par lui-même ou par personne interposée de
promesses, de dons ou de présents en vue d’influer sur les différentes
procédures de passation du contrat et de son exécution;
i) l’attestation qu’il n’est pas en situation de conflit d’intérêt;
j) la certification de l’exactitude des renseignements contenus dans la
déclaration sur l’honneur et dans les pièces fournies dans son dossier de
candidature sous peine de l’application des mesures prévues à l’article 24 du
présent décret.
2. Une copie légalisée de la convention constitutive du groupement pour le cas
des offres présentées par un groupement.
II- Les candidats adressent également à l’autorité compétente concernée un
dossier technique dans lequel figurent:
1. des informations concernant les capacités économiques et financières
notamment:
a) une déclaration concernant le chiffre d’affaires et/ou le résultat net
concernant les prestations auxquelles se réfère le contrat de partenariat
public-privé;
b) les bilans ou extraits de bilans;
c) une déclaration appropriée des banques ou la preuve d’une souscription
d’assurance pour les risques professionnels.
2.
des informations concernant les moyens humains et techniques notamment:
a) une note indiquant les moyens humains et techniques du candidat qui
mentionne nécessairement le lieu, la date, la nature et l’importance des
prestations à l’exécution desquelles le candidat a participé et la qualité de
sa participation;
b) une déclaration indiquant le matériel, les équipements techniques et
l’outillage dont dispose le candidat pour la réalisation des contrats de même
nature;
c) les certificats d’agréments ou les certificats professionnels dans le cas où
la profession exercée par le candidat revêt un aspect réglementé;
d) les attestations ou leurs copies certifiées conformes à l’original délivrées
par les maitres d’ouvrages publics ou privés ou par les hommes de l’art sous la
direction desquels le candidat a exécuté lesdites prestations. Chaque
attestation précise notamment la nature des prestations, leur montant et
l’année de réalisation ainsi que le nom et la qualité du signataire et son
appréciation;
e) une note indiquant les moyens humains mis à disposition pour la réalisation
du contrat de partenariat public-privé.
L’autorité compétente concernée peut demander, à l’appui des candidatures, tout
autre document qu’elle juge utile à la justification des capacités et qualités
juridiques, techniques et financières du candidat dès lors que ces documents
sont en lien avec l’objet du contrat.
Article 17
Outre
les critères économiques et qualitatifs à retenir pour évaluer les offres
notamment la capacité de réalisation des objectifs de performance, le coût
global de l’offre, les exigences mentionnées à l’article 8 de la loi n° 86-12
susvisée, d’autres critères d’admissibilité et/ou d’attribution, dans le cadre
des procédures de passation des contrats de partenariat public-privé, peuvent
être retenus par l’autorité compétente concernée, sous condition qu’ils soient
objectifs, non discriminatoires, qu’ils aient un rapport avec l’objet du
contrat de partenariat public-privé et qu’ils soient prédéfinis dans le
règlement d’appel à la concurrence prévu à l’article 13 du présent
décret.
Chacun de ces critères est pondéré préalablement dans le règlement d’appel à la
concurrence prévu à l’article 13 du présent décret. Cette pondération est
portée à la connaissance des candidats en même temps et dans les mêmes
conditions.
A l’exception du dialogue compétitif, au terme duquel le règlement de
consultation final peut contenir des modifications apportées aux critères et à
leur mode de pondération, pour les autres modes de passation des contrats de
partenariat public- privé, les critères et leur pondération ne peuvent faire
l’objet de modification au cours de la procédure.
Article 18
L’autorité
compétente concernée procède au classement des offres conformément aux critères
mentionnés à l’article 17 du présent décret.
L’autorité compétente concernée attribue le contrat au candidat ayant présenté
l’offre économiquement la plus avantageuse par application des critères de
sélection indiqués dans le règlement d’appel à la concurrence prévu à l’article
13 du présent décret et procède à sa signature avec le candidat retenu après
avoir informé les candidats non retenus du rejet de leurs offres, conformément
aux dispositions de l’article 20 du présent décret.
Article 19
Le
candidat dont l’offre est économiquement la plus avantageuse, conformément aux
critères prévus à l’article 17 du présent décret, doit dans un délai imparti
par l’autorité compétente concernée, fournir les pièces justificatives
suivantes:
a) un extrait des statuts de la société et/ou le procès-verbal de l’organe
compétent lui donnant pouvoir selon la forme juridique de la société;
b) l’acte par lequel la personne habilitée à engager la société délègue son
pouvoir à une tierce personne, le cas échéant;
c) une attestation ou sa copie certifiée conforme à l’originale délivrée depuis
moins d’un an par l’administration compétente du lieu d’imposition certifiant
que le candidat est en situation fiscale régulière, pour avoir souscrit ses
déclarations et réglé les sommes exigibles dûment définitives, ou à défaut de
paiement qu’il a constitué des garanties jugées suffisantes par le comptable
public chargé du recouvrement et ce conformément à la législation en vigueur en
matière de recouvrement des créances publiques. Cette attestation doit
mentionner l’activité au titre de laquelle le candidat est imposé;
d) une attestation ou sa copie certifiée conforme à l’originale délivrée depuis
moins d’un an par la Caisse nationale de sécurité sociale certifiant que le
candidat est en situation régulière envers cet organisme pour avoir souscrit de
manière régulière ses déclarations de salaire ou la décision du ministre chargé
de l’emploi ou sa copie certifiée conforme à l’originale prévue par le dahir
portant loi n° 1-72-184 du 15 joumada II 1392 (27 juillet 1972) relative au
régime de sécurité sociale assortie de l’attestation de l’organisme de
prévoyance sociale auquel le candidat est affilié et certifiant qu’il est en
situation régulière vis-à-vis dudit organisme;
e) le certificat d’immatriculation au registre du commerce pour les personnes
assujetties à l’obligation d’immatriculation conformément à la législation en
vigueur;
f) les pièces justificatives de la nationalité de l’entreprise et de ses
dirigeants pour les contrats de partenariat public- privé passés pour les
besoins de la défense nationale ou de la sécurité publique, si l’autorité
compétente concernée responsable du projet les exige;
g) l’équivalent des attestations visées aux alinéas b), c) et d) du présent
article, délivrées par les administrations ou les organismes compétents de
leurs pays d’origine ou de provenance pour les candidats non installés au
Maroc.
La date de production des pièces prévues aux alinéas b) et c) du présent
article sert de base pour l’appréciation de leur validité.
A défaut de la délivrance de tels documents par les administrations ou les
organismes compétents de leur pays d’origine ou de provenance, lesdites
attestations peuvent être remplacées par une attestation délivrée par une
autorité judiciaire ou administrative du pays d’origine ou de provenance
certifiant que ces documents ne sont pas produits.
L’autorité compétente concernée peut demander au candidat retenu, avant la
signature du contrat de partenariat public-privé, des justificatifs nécessaires
pour confirmer ses engagements notamment financiers, et tout autre document
jugé nécessaire. A ce titre, l’autorité compétente concernée peut demander au
candidat de lui fournir une offre ferme émanant des établissements de crédits
et organismes assimilés qui participent au financement du projet concerné et
ce, conformément à la législation en vigueur desdits établissements et
organismes.
Les dispositions du présent article sont applicables aux personnes morales qui
se portent candidates seules, ainsi qu’à celles qui sont membres d’un
groupement candidat.
Si le candidat dont l’offre a été retenue ne peut produire les attestations et
pièces prévues dans le présent article dans un délai raisonnable fixé par
l’autorité compétente concernée, son offre est rejetée.
Dans ce cas, l’autorité compétente concernée demande au candidat dont l’offre a
été classée au deuxième rang de lui fournir, dans un délai raisonnable fixé par
elle, les justificatifs et attestations nécessaires pour confirmer ses
engagements, avant la signature du contrat de partenariat public-privé avec
lui.
L’autorité compétente concernée peut procéder, si nécessaire, de la même
manière tant qu’il subsiste des offres qui n’ont pas été écartées au motif
qu’elles sont irrégulières ou inacceptables et ce, dans la limite du troisième
rang.
Article 20
1. Après la désignation de l’attributaire du contrat
de partenariat public-privé dans les conditions prévues à l’article 17 du
présent décret, l’autorité compétente concernée informe, par tout moyen de
communication donnant date certaine d’envoi, les candidats non retenus du rejet
de leurs offres dans un délai n’excédant pas soixante (60) jours à compter de
la date de l’attribution du contrat de partenariat public privé et avant la
signature dudit contrat.
2. Dans le cas de l’appel d’offres avec présélection
et du dialogue compétitif, l’autorité compétente concernée informe, par tout
moyen de communication donnant date certaine d’envoi, les candidats qui ne sont
pas admis suite à la phase de présélection et invite ceux retenus à déposer
leurs offres. Le délai d’information des candidats non retenus et ceux admis
est fixé dans le règlement d’appel à la concurrence prévu à l’article 13 du
présent décret.
3.
Tout candidat peut demander à l’autorité compétente concernée de lui fournir
des éclaircissements ou renseignements concernant l’avis de publicité ou le
dossier de consultation. Le délai dans lequel ces demandes sont présentées est
fixé par le règlement d’appel à la concurrence prévu à l’article 13 du présent
décret. Tout éclaircissement ou renseignement fourni par l’autorité compétente
concernée doit être communiqué dans les mêmes délais et conditions aux autres
candidats.
Article 21
L’autorité
compétente concernée peut déclarer la procédure infructueuse sans de ce fait
n’encourir aucune responsabilité à l’égard des candidats par décision motivée
et signée par ses soins, dans les cas suivants:
a) aucune offre n’a été présentée ou déposée;
b) aucune des offres n’est jugée acceptable au regard des stipulations et des
critères fixés dans le règlement d’appel à la concurrence;
c) aucun candidat n’a été retenu à l’issue de l’examen des candidatures et des
offres.
La déclaration de la procédure infructueuse prévue dans les alinéas b) et c)
ci-dessus est notifiée aux candidats par écrit ou par tout autre moyen de
communication donnant date certaine d’envoi.
Article 22
L’autorité
compétente concernée peut à tout moment, sans de ce fait n’encourir aucune
responsabilité à l’égard des candidats, annuler la procédure de passation du
contrat de partenariat public-privé par décision motivée et signée par ses
soins lorsque:
- les données économiques ou techniques du projet objet de l’appel à la
concurrence ont été fondamentalement modifiées;
- des circonstances exceptionnelles ne permettent pas d’assurer l’exécution
normale du projet;
- les offres reçues dépassent les crédits budgétaires alloués au projet;
- il y a une impossibilité de rectifier un vice de procédure décelé.
La décision d’annulation de la procédure, pour les motifs cités ci-dessus, est
notifiée aux candidats par écrit ou par tout autre moyen de communication
donnant date certaine d’envoi.
Article 23
Sans préjudice des dispositions législatives en
vigueur concernant le secret professionnel, l’autorité compétente concernée est
tenue de garder le secret professionnel pour tout ce qui concerne les éléments
portés à sa connaissance à l’occasion du déroulement des procédures prévues par
le présent décret.
Il en est de même pour toute personne, fonctionnaire,
expert ou technicien, appelée à participer à la procédure de passation des
contrats de partenariat public-privé, notamment les membres de la commission
PPP et toute personne assistant à ses séances.
Après
la réception des candidatures et/ou des offres au titre des procédures prévues
dans le présent décret, aucun renseignement concernant leur examen, les
précisions demandées ou leur évaluation ou les recommandations formulées y
afférentes, ne doivent pas être communiquées ni aux candidats ni à toute autre
personne n’ayant pas qualité pour participer à la procédure de passation des
contrats de partenariat public-privé tant que le contrat n’a pas été
attribué.
Article 24
En
cas de présentation par un candidat d’une déclaration sur l’honneur inexacte ou
de pièces falsifiées ou lorsque des actes frauduleux, de corruption, des
infractions réitérées aux lois et à la réglementation en vigueur, des sanctions
ou l’une d’entre elles seulement sans préjudice le cas échéant des poursuites
pénales, sont prises à son encontre:
a) l’exclusion temporaire ou définitive du candidat de toutes les procédures de
passation des contrats de partenariat public-privé lancées par l’autorité
compétente concernée, prise par décision du ministre concerné pour les contrats
de partenariat public-privé passés par l’Etat ou le ministre assurant la
tutelle pour les contrats de partenariat public-privé passés par les
établissements publics de l’Etat ou par l’autorité compétente pour les contrats
de partenariat public-privé passés par les entreprises publiques;
b) cette mesure d’exclusion peut être étendue à l’ensemble des contrats de
partenariat public-privé passés par l’Etat, les établissements publics de
l’Etat et les entreprises publiques, par décision du Chef de gouvernement, sur
proposition du ministre chargé des finances après avis de la commission PPP
prévue à l’article 4 du présent décret.
Dans les cas prévus aux alinéas a) et b) du présent article, le candidat auquel
sont communiqués les griefs, est invité, au préalable, à présenter ses
observations dans le délai imparti par l’autorité compétente concernée. Ce
délai ne peut être inférieur à quinze (15) jours.
Les décisions prévues aux alinéas (a) et (b) du présent article doivent être
motivées et notifiées au candidat concerné.
La décision du Chef du gouvernement prévu à l’alinéa (b) ci-dessus est publiée
au portail des marchés publics.
Section
2: Dispositions spécifiques à chaque procédure de passation
Article 25
L’autorité
compétente concernée établit pour le dialogue compétitif un programme
fonctionnel détaillé en termes de besoins à satisfaire et des objectifs à
atteindre.
Article 26
Les candidatures à un dialogue compétitif sont
transmises dans le délai prévu à l’article 12 du présent décret, par tout moyen
permettant de déterminer de façon certaine la date et l’heure de leur réception
et de garantir la confidentialité. Les candidats ont la possibilité de déposer
leurs candidatures conformément à l’article 12 du présent décret.
L’autorité compétente concernée détermine si les candidats présentant une
candidature satisfont les conditions définies à l’article 16 du présent décret.
Seules les candidatures satisfaisant ces conditions sont étudiées par ladite
autorité compétente.
Sur la base des critères définis dans le règlement
d’appel à la concurrence, l’autorité compétente concernée établit la liste des
candidats admis suite à la présélection, et les invite à présenter leurs
premières propositions dans un délai indiqué dans le règlement de consultation
initial qui ne peut être inférieur à trente (30) jours.
L’autorité
compétente adresse simultanément à tous les candidats admis à participer au
dialogue compétitif un dossier de consultation initial dont le contenu est
conforme à l’article 13 du présent décret.
Le dossier de consultation initial contient un document indiquant la
répartition des risques. Ce document peut prendre la forme d’une analyse des
risques et des principaux termes d’un projet de contrat. L’autorité compétente
concernée donne la possibilité aux candidats de proposer des modifications à ce
document.
Le dossier de consultation initial contient également l’indication précise des
documents juridiques, techniques et financiers que les candidats doivent
fournir au soutien de leurs propositions, conformément à l’article 16 du
présent décret.
Le dossier de consultation initial est modifié pour chaque nouvelle phase de
dialogue compétitif, dans les conditions prévues à l’article 27 du présent
décret.
Article 27
Le
dialogue compétitif est organisé par phases successives, au cours desquelles
les candidats présentent des propositions dont le but est de définir les moyens
juridiques, techniques et/ou financiers les mieux à même de répondre aux
besoins de l’autorité compétente concernée tels qu’ils sont exprimés dans le
programme fonctionnel.
Lorsqu’elle a achevé l’examen des premières propositions des candidats,
l’autorité compétente concernée, les invite à des séances de dialogue dont le
but de discuter leurs propositions.
L’autorité compétente concernée doit à l’avance déterminer les sujets sur
lesquels portera le dialogue. Ces séances peuvent être complétées par des
séances thématiques portant sur tel ou tel aspect de la proposition de chaque
candidat.
Si l’autorité compétente concernée estime que les solutions proposées par les
candidats ne répondent pas aux besoins qu’elle a exprimés, compte tenu des
critères de choix indiqués dans le règlement de consultation initial, elle
écarte les candidats concernés et poursuit la procédure avec le reste des
candidats retenus. Toutefois, l’autorité compétente concernée, doit conserver
un nombre de candidats suffisants pour permettre une concurrence réelle, sans
que ce nombre soit inférieur à trois.
L’autorité compétente concernée envoie un règlement de consultation modificatif
aux candidats admis à participer à la phase suivante du dialogue. Ce règlement
indique les aspects juridiques, techniques et/ou financiers sur lesquels
l’autorité compétente concernée souhaite que les candidats précisent dans leurs
propositions. Le règlement de consultation modificatif indique également la
date à laquelle les candidats doivent sous peine d’irrecevabilité soumettre
leurs secondes propositions.
L’autorité compétente concernée peut organiser autant de phases de dialogue qui
lui paraissent nécessaires conformément aux dispositions du présent
article.
Article 28
Chaque candidat est entendu dans le cadre du dialogue compétitif dans des
conditions d’égalité. A cet effet l’autorité compétente concernée ne peut:
- communiquer à certains candidats des informations susceptibles de les
avantager par rapport aux autres candidats;
- révéler aux autres candidats des solutions proposées ou des informations
confidentielles communiquées par un candidat dans le cadre de la discussion
sans l’accord préalable de ce dernier;
- communiquer les questions et les demandes de précisions posées par un
candidat et les réponses apportées par elle si elles sont susceptibles de
révéler des éléments de la proposition du candidat concerné.
Article 29
L’autorité
compétente concernée met fin au dialogue lorsqu’elle s’estime suffisamment
informée des solutions pour satisfaire ses besoins tels qu’exprimés dans le
programme fonctionnel.
Elle invite les candidats retenus à l’issue du dialogue à remettre leurs offres
finales sur la base de la (ou les) solution(s) arrétée(s) au cours du
dialogue.
L’autorité compétente concernée adresse auxdits candidats un dossier de
consultation final qui comprend les ajustements nécessaires sur la base de la
(ou les) solution(s) apportée(s) par les candidats admis à présenter une offre
finale. Ces candidats disposent d’un délai fixé par l’autorité compétente
concernée, qui ne peut être inférieur à vingt (20) jours pour présenter leurs
offres finales. Ce délai est mentionné dans le règlement de consultation
final.
Article 30
L’autorité compétente concernée procède à la finalisation du contrat avec les
candidats après avoir reçu leurs offres finales.
A cet effet, l’autorité compétente concernée peut conformément au cinquième
alinéa de l’article 5 de la loi n° 86-12 susvisée, demander aux candidats de
clarifier, compléter ou perfectionner leurs offres, et de confirmer certains
engagements, notamment financiers. Toutefois, ces demandes ne peuvent avoir pour
effet de modifier les éléments fondamentaux de l’offre ou les caractéristiques
essentielles du contrat dont la variation est susceptible de remettre en cause
la concurrence ou d’avoir un effet discriminatoire, concernant notamment
l’objet du contrat, sa consistance, son coût global ou sa durée.
Au cours de la phase de finalisation du contrat,
l’autorité compétente concernée peut demander aux candidats de lui soumettre
les offres des établissements de crédit et organismes assimilés, conformément à
la législation en vigueur relative aux établissements de crédit qui participent
au financement des projets.
L’autorité
compétente concernée peut également, à tout moment, décider de ne poursuivre la
finalisation du contrat qu’avec le candidat qui lui paraît, à ce stade, avoir
présenté l’offre économiquement la plus avantageuse telle que définie à
l’article 17 du présent décret.
Si l’autorité compétente concernée n’arrive pas à un accord avec le candidat
ayant présenté l’offre économiquement la plus avantageuse, ou que celui-ci ne
fournit pas dans les délais prescrits l’ensemble des documents mentionnés à
l’article 19 du présent décret, l’autorité compétente concernée écarte le
candidat concerné et entame la finalisation du contrat avec le candidat classé
au deuxième rang.
Par dérogation aux dispositions du dernier alinéa de l’article 19 du présent
décret, l’autorité compétente concernée peut procéder, si nécessaire, de la
même manière avec les deux candidats dont les offres ont été classées au
troisième et quatrième rang et qu’elles n’ont pas été écartées au motif
qu’elles sont irrégulières ou inacceptables.
Article 31
Dans le cadre de la procédure de l’appel d’offres
ouvert, l’autorité compétente concernée met à la disposition des candidats, qui
en font la demande, le dossier de consultation, et ce dès la publication de
l’avis de publicité mentionné à l’article 11 du présent décret. Ce dossier
comprend les documents mentionnés à l’article 13 du présent décret.
Les candidats transmettent leurs offres par tout moyen permettant de déterminer
de façon certaine la date et l’heure de leur réception et de garantir la
confidentialité dans un délai conforme à celui prévu par l’article 12 du
présent décret. Les candidats ont la possibilité de déposer leurs offres conformément
à l’article 12 du présent décret.
Lorsque les offres ne peuvent être déposées qu’à la
suite d’une visite des lieux d’exécution du contrat ou après consultation sur
place de documents complémentaires au règlement d’appel à la concurrence, les
délais sont prorogés en conséquence, selon les modalités prévues dans le
règlement d’appel à la concurrence.
A
la réception des offres, l’autorité compétente concernée doit garantir leur
confidentialité.
L’autorité compétente concernée détermine si les candidats présentant une offre
satisfont les conditions définies à l’article 16 du présent décret. Seules les
offres des candidats satisfaisant ces conditions sont étudiées par ladite
autorité compétente.
L’autorité compétente concernée peut, dans les conditions prévues au troisième
alinéa de l’article 6 de la loi n° 86-12 susvisée, demander aux candidats de
clarifier, compléter ou perfectionner leurs offres, ainsi que de confirmer
certains engagements, notamment financiers, qui y figurent. Toutefois, ces demandes
ne peuvent avoir pour effet de modifier les éléments fondamentaux de l’offre ou
les caractéristiques essentielles du contrat dont la variation est susceptible
de fausser la concurrence ou d’avoir un effet discriminatoire, concernant
notamment l’objet du contrat, sa consistance, son coût global ou sa durée. Les
demandes de l’autorité compétente concernée ne peuvent en aucun cas aboutir à
une négociation avec les candidats.
L’autorité compétente concernée attribue le contrat au candidat ayant présenté
l’offre économiquement la plus avantageuse telle que définie à l’article 17 du
présent décret, sur la base des critères définis dans le règlement d’appel à la
concurrence.
Article 32
Dans le cadre de la procédure d’appel d’offres avec
présélection, l’autorité compétente concernée met à la disposition le règlement
d’appel à la concurrence, aux candidats qui en font la demande, dès la
publication de l’avis de publicité.
Les candidatures sont transmises par tout moyen permettant de déterminer de
façon certaine la date et l’heure de leur réception et de garantir la
confidentialité, dans un délai conforme à celui prévu par l’article 12 du
présent décret. Les candidats ont la possibilité de déposer leurs candidatures
conformément à l’article 12 du présent décret.
A la réception des candidatures, l’autorité compétente concernée doit garantir
leur confidentialité.
L’autorité compétente concernée détermine si les candidats présentant une
candidature satisfont les conditions définies à l’article 16 du présent décret.
Seules les candidatures des candidats satisfaisant ces conditions sont étudiées
par ladite autorité compétente.
Sur
la base des critères définis dans le règlement d’appel à la concurrence,
l’autorité compétente concernée établit la liste des candidats admis suite à la
présélection.
L’autorité compétente concernée adresse simultanément à tous les candidats
admis à participer à la sélection le dossier de consultation dont le contenu
est conforme à l’article 13 du présent décret.
L’autorité compétente concernée invite les candidats admis à présenter leurs
offres dans un délai qui ne peut être inférieur à vingt (20) jours à compter de
l’envoi du dossier de consultation, ce délai est précisé dans le règlement
d’appel à la concurrence.
Lorsque les offres ne peuvent être déposées qu’à la suite d’une visite des
lieux d’exécution du contrat ou après consultation sur place de documents
complémentaires au règlement d’appel à la concurrence, les délais sont prorogés
en conséquence, selon les modalités prévues dans le règlement d’appel à la
concurrence.
A la réception des offres, l’autorité compétente concernée doit garantir leur
confidentialité.
L’autorité compétente concernée peut, dans les conditions prévues au troisième
alinéa de l’article 6 de la loi susvisée n° 86-12, demander aux candidats de
clarifier, compléter ou perfectionner leurs offres, ainsi que de confirmer
certains engagements, notamment financiers, qui y figurent. Toutefois, ces
demandes ne peuvent avoir pour effet de modifier les éléments fondamentaux de
l’offre ou les caractéristiques essentielles du contrat dont la variation est
susceptible de fausser la concurrence ou d’avoir un effet discriminatoire,
concernant notamment l’objet du contrat, sa consistance, son coût global ou sa
durée. Les demandes de l’autorité compétente concernée ne peuvent en aucun cas
aboutir à une négociation avec les candidats.
L’autorité compétente concernée attribue le contrat au candidat ayant présenté
l’offre économiquement la plus avantageuse telle que définie à l’article 17 du
présent décret, sur la base des critères définis dans le règlement d’appel à la
concurrence.
Article 33
Dans le cadre de la procédure négociée, si l’autorité
compétente concernée décide de recourir à la publicité préalable, le délai
minimal entre la date de la publication de l’avis de publicité et la date
limite de réception des candidatures doit être conforme à l’article 12 du
présent décret.
La
procédure négociée sans publicité préalable ni mise en concurrence peut être
utilisée par l’autorité compétente concernée dans les conditions prévues à
l’article 40 du présent décret.
L’autorité compétente concernée définit les modalités de déroulement de la
procédure négociée dans le règlement d’appel à la concurrence.
Tout candidat à une procédure négociée doit être éligible aux conditions
mentionnées à l’article 16 du présent décret.
Chapitre
IV: Modalités de détermination de la prime dans le cadre du dialogue
compétitif
Article 34
En
application de l’article 5 de la loi n° 86-12 susvisée, l’autorité compétente
concernée peut prévoir l’allocation d’une prime aux candidats ayant remis une
offre finale et jugée acceptable par ladite autorité compétente et non retenus
pour l’attribution du contrat de partenariat public-privé.
A cet effet, le règlement de consultation final fixe sur la base d’une décision
conjointe de l’autorité compétente concernée et du ministre chargé des finances
le montant de la prime. Ce montant peut être modulé selon le rang de classement
du candidat par application des critères de sélection. Il peut être également
fixé en prenant en considération, de manière raisonnable, les dépenses dûment
justifiées par le candidat, ainsi que la nature du projet et de ses
spécificités techniques et financières.
Le nombre de candidats primés ne peut être supérieur à trois (3) candidats,
conformément aux dispositions de l’article 5 de la loi n° 86-12 susvisée.
Chapitre
V: Mesures prises pour la préférence en faveur de l’entreprise nationale et le
taux d’utilisation d’intrants d’origine nationale
Article 35
En application de l’article 8 de la loi n° 86-12
susvisée, le présent article fixe les mesures prises pour la préférence en
faveur de l’entreprise nationale et le taux d’utilisation d’intrants d’origine
nationale.
Pour la comparaison des offres nationales et
étrangères et leur évaluation, l’autorité compétente concernée peut fixer dans
le règlement d’appel à la concurrence en fonction de la nature du projet
concerné et de la présence des entreprises nationales un pourcentage ne
dépassant pas quinze pour cent (15%) de majoration à appliquer sur les montants
des offres présentées par les entreprises étrangères.
L’autorité
compétente concernée peut également, pour la comparaison des offres et leur
évaluation, prévoir dans le règlement d’appel à la concurrence qu’en cas
d’égalité des offres des entreprises nationales et étrangères ou en cas de
présence uniquement des entreprises étrangères, les critères ci-après peuvent
être pris en considération:
- La part des prestations que le titulaire du contrat de partenariat
public-privé envisage de sous-traiter en faveur des entreprises
nationales;
- Le taux d’utilisation d’intrants d’origine nationale relatives au niveau
d’utilisation des biens, des produits ou de services auprès des entreprises
nationales, aux moyens humains, techniques et technologiques d’origine
marocaine, ainsi qu’à la part du transfert de technologies et du savoir-faire
ou des emplois créés en faveur des citoyens marocains pour l’exécution du
contrat de partenariat public-privé.
Chapitre
VI: Conditions et modalités de l’offre spontanée
Article 36
En
application de l’article 9 de la loi n° 86-12 susvisée, les articles 37 à 41 du
présent décret fixent les conditions et les modalités de dépôt d’un projet
d’idées innovantes, les conditions du recours à la procédure négociée, les
conditions d’octroi de la prime forfaitaire, et le délai maximum pour répondre
au porteur d’idée.
Article 37
Tout porteur d’idée peut soumettre à l’autorité
compétente concernée une offre spontanée, celle-ci doit être accompagnée d’un
dossier réalisé par le porteur d’idée qui comprend les informations
suivantes:
- la description des principales caractéristiques du projet proposé;
- l’identification des besoins auxquels répondent le projet et l’estimation de
la demande potentielle;
- la durée prévisionnelle du projet, tant dans sa phase de réalisation que dans
sa phase d’exploitation;
- l’analyse de la faisabilité juridique du projet;
- l’analyse financière du projet, indiquant l’estimation des coûts
d’investissement et du coût estimé des opérations sur toute la durée du
projet;
- l’évaluation de l’impact social et environnemental du projet;
- l’analyse des risques associés au projet;
- tout élément permettant à l’autorité compétente concernée d’apprécier le
caractère innovant du projet.
L’offre spontanée ne doit pas consister en un projet antérieurement présenté,
en cours d’étude, d’élaboration ou d’exécution ou déjà exécuté sur le
territoire national.
L’autorité compétente concernée peut demander au porteur d’idée toute étude ou
complément d’informations concernant son offre. Ces études ou compléments
d’informations sont réalisés par le porteur d’idée à ses frais.
Article 38
1. L’autorité compétente concernée qui reçoit le dossier
de l’offre spontanée prévu à l’article 37 du présent décret, dispose d’un délai
de trois (3) mois pour évaluer l’offre spontanée et donner une réponse au
porteur d’idée.
2. Si à la suite de l’examen du dossier de l’offre spontanée, l’autorité
compétente concernée constate que l’idée proposée n’est pas innovante, ou si le
dossier comporte des omissions auxquelles ladite autorité ne juge pas utile de
demander au porteur d’idée d’y remédier, elle ne donne pas suite à cette offre
et n’encourt de ce fait aucune responsabilité vis-à-vis du porteur
d’idée.
Dans le cas où l’offre spontanée présente une complexité particulière,
l’autorité compétente concernée le notifie au porteur d’idée et peut alors
bénéficier d’un délai supplémentaire de trois (3) mois pour étudier l’offre
spontanée.
Lesdits
délais ne comprennent pas les délais nécessaires pour le porteur d’idée de
compléter son offre spontanée à la demande de l’autorité compétente
concernée.
3. L’autorité compétente concernée qui reçoit l’offre spontanée informe le
ministre chargé des finances du projet déposé par le porteur d’idée et de la
réponse qu’elle y apporte.
Toute décision prise par l’autorité compétente concernée est notifiée au
porteur d’idée dans les délais mentionnés au présent article.
Article 39
Dans
le cas où l’offre spontanée répond à un besoin de l’autorité compétente
concernée et décide de ce fait de donner suite à l’offre spontanée, ladite
autorité procède à la réalisation d’une évaluation préalable de l’offre
spontanée, dans les conditions fixées au chapitre 2 du présent décret.
Si l’évaluation préalable montre que le projet peut être réalisé en contrat de
partenariat public-privé et qu’il est innovant, l’autorité compétente concernée
peut, après décision favorable du ministre chargé des finances prise dans les
conditions prévues à l’article 4 du présent décret, procéder au lancement de la
procédure de passation conformément aux dispositions prévues dans le présent
décret.
Si l’évaluation préalable montre que le projet ne peut pas être réalisé en
contrat de partenariat public-privé, l’autorité compétente concernée en informe
le porteur d’idée par écrit et n’encourt de ce fait aucune responsabilité à son
égard.
Article 40
L’autorité
compétente concernée peut recourir à la procédure négociée avec le porteur
d’idée dès lors que l’évaluation préalable démontre que l’offre
spontanée:
- correspond à un besoin urgent;
- revêt un caractère innovant;
- est compétitive sur le plan financier.
L’autorité compétente concernée peut procéder à la conclusion d’un accord avec
le porteur d’idée. Cet accord fixe notamment les modalités et le délai de
négociation sur l’offre proposée. Ledit délai de négociation est fixé à quatre
(4) mois au maximum, et peut être prorogé, si nécessaire, de trois (3) mois
supplémentaires au maximum.
L’autorité compétente concernée peut également, en cas d’échec de la procédure
négociée avec le porteur d’idée, décider de lancer une procédure de dialogue
compétitif, d’appel d’offres ouvert ou d’appel d’offres avec présélection,
conformément aux dispositions prévues dans le présent décret.
Article 41
En
application de l’article 9 de la loi n° 86-12 susvisée, le présent article fixe
les conditions d’octroi de la prime forfaitaire dans le cadre de l’offre
spontanée.
Si l’autorité compétente concernée décide de lancer la procédure d’appel
d’offres ouvert ou l’appel d’offres avec présélection ou le dialogue
compétitif, le porteur d’idée peut dans le cas où le contrat de partenariat
public-privé est attribué à un autre candidat, obtenir une prime forfaitaire
qui ne peut être cumulée avec la prime octroyée dans le cadre du dialogue
compétitif prévu à l’article 5 de la loi n° 86-12 susvisée, sous réserve qu’il
ait présenté une offre finale recevable et acceptable eu égard aux critères de
sélection définis par l’autorité compétente concernée.
Le montant de la prime forfaitaire est fixé par décision conjointe de
l’autorité compétente concernée et du ministre chargé des finances qui peut
tenir compte des dépenses engagées et dûment justifiées par le porteur d’idée
et du degré d’innovation de l’offre.
Si l’autorité compétente concernée, suite à une offre spontanée, décide de
recourir à la procédure négociée avec le porteur d’idée, aucune prime ne lui
sera accordée s’il n’est pas retenu à l’issue de la procédure.
Chapitre
VII : Modèle de l’extrait du contrat de partenariat public-privé
Article 42
En application de l’article 11 de la loi n° 86-12
susvisée, l’autorité compétente concernée procède à la publication d’un extrait
de contrat, accompagné le cas échéant pour les contrats de partenariat
public-privé passés par l’Etat du décret de son approbation, au «Bulletin
officiel» et par tout autre moyen de publicité, notamment par voie
électronique.
Le
modèle de l’extrait de contrat de partenariat public-privé comprend les
mentions suivantes:
a) l’identité et les coordonnées de l’autorité compétente concernée et du
partenaire privé;
b) l’objet du contrat de partenariat public-privé;
c) les principales caractéristiques des travaux ou infrastructures ou services
assurés dans le cadre du contrat;
d) le coût global du projet;
e) la procédure de passation du contrat choisie.
Dans le cas où l’autorité compétente concernée a choisi la procédure négociée
sans publicité préalable et/ou règlement d’appel à la concurrence, elle
justifie ce choix:
f) les critères d’attribution du contrat;
g) le nombre d’offres reçues;
h) la date de signature du contrat et sa durée;
i) les principales dispositions du contrat autres que celles qui ont fait
l’objet d’un accord avec le partenaire privé de ne pas les publier.
Certaines informations sur la passation du contrat de partenariat public-privé
peuvent ne pas être publiées au cas où leur divulgation serait contraire à
l’intérêt public ou porterait préjudice aux intérêts commerciaux légitimes
d’opérateurs économiques publics ou privés.
Le modèle de l’extrait de contrat de partenariat public-privé est annexé au
présent décret.
Chapitre
VIII: Dispositions finales
Article 43
Le
ministre de l’économie et des finances est chargé de l’exécution du présent
décret qui sera publié au Bulletin officiel et entrera en vigueur dès sa
publication.
Fait à Rabat, le 24 rejeb 1436 (13 mai 2015).